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15. Lectures de Péter Nádas

Sous la direction de Nathalie Avignon & Floriane Rascle

Numéro 15 - Juillet 2024

Pour une revue coutumière des numéros thématiques, pour un esprit volontiers comparatiste, il y a quelque chose d’un peu paradoxal à s’engager sur la voie d’une étude monographique. En consacrant l’ensemble de ce numéro d’Atlantide à l’œuvre de l’auteur hongrois Péter Nádas, nous avançons à l’ombre des universitaires à la fois touchants et grotesques de 2666 de Roberto Bolaño, sombrant dans la sacralisation fétichiste du mystérieux écrivain Arcimboldi. Pourtant, l’événement qui est à l’origine de ces travaux suffit sans doute à justifier l’exclusivité. Le 14 octobre 2016, jour de ses 74 ans, Péter Nádas nous faisait l’honneur de venir à Toulouse, écouter nos lectures académiques mais aussi entrer dans le jeu des échanges avec enseignants et étudiants, nous livrer ainsi un peu de lui-même et beaucoup de son œuvre. La rencontre avec un écrivain lu et aimé de longue date intimide et inspire, raison pour laquelle il nous faudra admettre que cette introduction, mue par ces souvenirs personnels, prenne parfois le ton de l’exercice d’admiration.
Le travail que nous avons entrepris pour cette publication s’est construit sur le constat d’un manque. Figure essentielle des lettres européennes, reconnu sans conteste à l’étranger (il suffit de citer Susan Sontag, qui voit dans Le Livre des mémoires « le plus important des romans contemporains et l’un des plus grands du siècle » [1]), depuis longtemps sur la liste des auteurs « nobélisables », Péter Nádas ne reçoit pas en France l’attention critique, et notamment universitaire, qu’il mérite. Malgré les déboires éditoriaux (après la publication d’Histoires parallèles en 2012, la maison Plon a cessé d’être le principal éditeur de Nádas en France) et grâce au labeur patient des traducteurs, le lecteur francophone a pourtant largement de quoi découvrir son univers protéiforme [2].
Ce sont incontestablement les deux massifs romanesques sus-cités qui dominent le paysage. Si Le Livre des mémoires (1986, trad. 1998) est peut-être l’entrée la plus courante dans l’œuvre de Nádas, l’imposant Histoires parallèles (2005, trad. 2012), fruit de dix-huit ans de travail, en amplifie encore l’esthétique. Le radicalisme, la monstruosité même de ce colossal entrelacs de récits et de temporalités, exige du lecteur qu’il cède à la désorientation pour que, d’une expérience littéraire qui tient du voyage vers l’inconnu, advienne cette rencontre épiphanique entre la vie intérieure de chacun et les éléments de la fiction. Pour qui y verrait un trop grand péril, d’autres textes narratifs, antérieurs à ces deux sommes, permettent l’immersion en douceur. Il s’agit d’abord de La Bible, tout premier roman de l’auteur paru en 1967 mais traduit en français en 2019 seulement, puis de La Fin d’un roman de famille (1977), l’un des premiers textes, à l’inverse, à avoir été disponible en français (1991). D’une relative brièveté, ces deux romans concentrent comme de fulgurantes matrices les éléments d’une poétique et d’un symbolisme dont on perçoit déjà l’ambition. À leur côté, mentionnons aussi Amour (1979, trad. 2012), exploration hallucinée et durassienne des vertiges du couple, ainsi que Minotaure, qui rassemble neuf nouvelles écrites avant Le Livre des mémoires (le recueil paraît en 1997, trad. 2005) et où l’emprise du pouvoir sur les corps et les enfances se révèle comme une clé herméneutique essentielle.
La fiction, si magistralement défendue dans l’œuvre de Péter Nádas, cède parfois le pas à une veine plus autobiographique. C’est le cas dans le singulier La Mort seul à seul (2002, trad. 2004), où l’auteur, victime d’un infarctus en 1993, livre avec pudeur son expérience de mort imminente, et dans Almanach (1989, trad. 2019), où la revue chronologique d’une année de l’écrivain devient prétexte à une plongée dans l’Histoire mêlant analyse, réflexions et souvenirs intimes. Parmi les écrits plus nettement essayistes, mentionnons en français Mélancolie (1986, trad. 2015), méditation sur un tableau de Caspar David Friedrich. C’est toutefois l’œuvre dramatique qui constitue un véritable pendant aux textes romanesques. Théâtre et roman sont intimement liés chez Péter Nádas ; ils creusent dans deux espaces artistiques distincts les mêmes obsessions mais parfois aussi s’hybrident et dialoguent, dans une refonte majeure des formes de la modernité. L’écrivain explore des genres dramatiques contrastés : Ménage (1977, trad. 1996) est une « comedia perpetua », Rencontre (1979, trad. 1990) une « tragédie sans entracte », Enterrement, (1980, traduit en français par les soins de Marc Martin mais à ce jour non publiée) n’est, à notre connaissance, pas sous-titrée. C’est plus tard, avec Chant de sirènes (2010, trad. 2015), qualifié de « drame satyrique », que l’on retrouvera véritablement l’ampleur et la complexité de l’œuvre romanesque.
Nous ne prétendons pas être exhaustifs ; de fait, les contributions qui vont suivre se focalisent quasi exclusivement sur les trois « chefs d’œuvre », Le Livre des mémoires, Histoires parallèles et Chant de sirènes. Mais elles se donnent comme un premier témoignage de la manière dont l’œuvre de Péter Nádas peut rencontrer une communauté de chercheurs et d’étudiants curieux. C’est aussi le sens que nous avons souhaité donner au pluriel du titre de ce numéro. Ces lectures sont autant de propositions personnelles, qui revendiquent une rigueur scientifique tout en témoignant de la manière dont cette œuvre appelle l’investissement du lecteur, une « appropriation » qui n’enlève rien à l’absolu respect du texte. L’œuvre étant elle-même résolument plurielle, rétive à tout figement, il ne s’agit pas d’« encadrer » la réception (ce que pourrait sous-entendre l’infinitif lire) mais bien d’ouvrir des portes, de laisser prise à une continuation. Nous espérons ainsi éveiller l’intérêt de la communauté universitaire française, qui n’a à son actif que peu d’articles et aucun collectif consacré à cet auteur pourtant majeur de la littérature mondiale [3]. Nous pensons ce volume comme un commencement, une invitation qui, nous l’espérons, ne restera pas sans suite.
Pour la même raison, nous assumons aussi de privilégier l’angle de la réception française. Tout en maintenant un regard attentif sur le texte original, nous faisons la part belle au travail des traducteurs, notamment Marc Martin et Myriam Olah, avec qui nous avons eu le plaisir d’engager une étroite collaboration. Cette double rencontre — avec l’auteur et avec ses traducteurs —, l’étrange alchimie de ce passage d’un univers dans une langue autre, donne aux deux premières parties de ce numéro leur caractère exceptionnel. Trois traductions inédites de textes de Péter Nádas (deux essais et un poème que nous a confiés l’auteur en vue de cette publication) figurent dans « La voix de l’auteur », assorties d’une retranscription des échanges ayant rassemblé, lors de sa venue à Toulouse, l’écrivain, la traductrice, chercheurs et étudiants. Échos et continuateurs de cette voix, les propos de Marc Martin et de Myriam Olah occupent la partie intitulée « Regards de traducteurs », sous la forme d’un entretien puis d’une étude circonstanciée des nuances de sens inhérentes à la langue hongroise. La réception transculturelle fait par ailleurs l’objet, plus loin dans le volume, d’une problématisation plus politique sous la plume de Gabrielle Napoli, qui interroge dans « Un roman européen et sexy » le regard occidental sur l’Est, ses clichés et ses malentendus.
Péter Nádas est « sexy », écrit Gabrielle Napoli. Le terme vient d’abord désigner la fascination de l’Occident pour une Europe « orientale » en partie fantasmée, mais très vite il rejoint un — si ce n’est le — trait dominant de son œuvre : la prégnance du corps, ses organes et ses fluides, dont l’effarante concrétude oppose résistance aux rôles sociaux et familiaux comme aux aliénations du totalitarisme. La notion de « corps politique » guidera donc l’approche privilégiée dans ce volume [4]. Elle définit l’axe de la troisième partie, « Représentation des corps et des sexualités », décliné en trois études qui suivent un mouvement de focalisation progressive. Celle de Florence Fix montre comment l’inversion spectaculaire de la surveillance généralisée en érotisme de l’exposition de soi innerve l’ensemble de la trilogie romanesque formée par La Fin d’un roman de famille, Le Livre des mémoires et Histoires parallèles. L’article de Floriane Rascle s’attache aux liens indissociables entre l’enquête historico-politique d’Histoires parallèles et son caractère hypersexuel — ce que l’on pourrait nommer sa poétique de l’abjection. Celui de Frédéric Sounac, enfin, sonde plus particulièrement encore les ressorts politiques cryptés des visites du personnage de Kristof dans l’île Marguerite, où règne une subculture homosexuelle en forme d’hétérotopie.
Les corps, donc, sont pris dans les rets de l’Histoire, celle-ci fût-elle maintenue en arrière-plan d’un point de vue diégétique. Au même titre que les consciences, ils en portent les stigmates, cèdent parfois, ou luttent le plus souvent, face à son pouvoir de transformation et d’oubli, à son emprise normalisatrice. Les marques de cette lutte sont sans doute plus violentes encore que celles qui affectent les consciences, tant les corps, chez Péter Nádas, saisissent par leur présence brute et leur puissance d’expression en deçà du verbe. Cette impressionnante somatisation du destin de la Hongrie et de l’Europe est au cœur de toute l’œuvre, elle s’invitera donc volontiers, au-delà de la partie qui lui est consacrée, dans d’autres lectures proposées ici. Outre celle de Gabrielle Napoli, elle traverse l’analyse de Pierre-Yves Boissau, qui confronte le corps exultant du peuple au roman national, incarné par celui — glacé — du père dictateur mort, dans Le Livre des mémoires. Muriel Plana, pour sa part, interprète la pièce Chant de sirènes comme une « anthropologie alternative » qui interroge l’être humain en tant qu’il « est corps », ruinant au passage, dans une perspective qu’elle qualifie de queer, les pensées occidentales de l’Identité.
Pour fondamentale qu’elle soit, cette approche ne sera pas exclusive. Dans son article, Muriel Plana étudie les interactions entre roman et théâtre pour montrer comment ces deux modes d’expression, chez Péter Nádas, saisissent les mêmes objets chacun avec un sens aigu des spécificités de son langage et de son histoire. Ce faisant, elle souligne le caractère profondément dialogique de cette œuvre sans cesse traversée par des pulsions vers les autres arts. En effet, si théâtre et roman restent tous deux dans le champ littéraire, les textes de Nádas accueillent aussi volontiers images et musique. L’auteur a une formation de photographe et un passé de photo-reporter sous la dictature socialiste. De cette expérience éminemment politique, il faudrait mesurer l’influence poétique profonde sur l’écriture de ses romans. Lorsque l’image s’invite en tant que telle, étrangement, le politique cède le pas. Dans La Mort seul à seul, le texte se déploie en regard d’une série de photographies d’un immense poirier saisi au fil des saisons et dans différentes lumières —image d’une nature en mutation qui résonne avec l’auscultation d’une mort-résurrection vécue au plus intime [5]. Au seuil de Mélancolie figure une reproduction du Rivage au clair de lune de Friedrich, comme une traduction picturale du premier mot du texte, mélabú (terme hongrois pour mélancolie). De cette rencontre découle la méditation qui suit, tout à la fois description minutieuse, conjecture sur l’art du peintre et plongée poétique dans les méandres de la contemplation. La présence de la musique est moins manifeste : il n’est guère d’œuvre ostensiblement hybride chez Nádas. Pourtant, elle s’impose également comme une compagne de route, un objet thématique, un modèle pour les expérimentations formelles, une référence omniprésente, enfin, dans les propos de l’auteur sur son travail. Sans doute ne faut-il pas oublier non plus l’architecture, à laquelle est confiée une place de choix, structurante : en regard du temps qui passe et des aléas de l’histoire, elle s’offre tantôt comme un marqueur mémoriel, tantôt comme l’incarnation d’une permanence — souvenir d’un âge d’or ou pure et simple façade, la somptuosité du XIXe siècle des villes hongroises affleure dans les récits croisés d’Histoires parallèles tandis que les immeubles berlinois offrent leur cadre aux pérégrinations et aux amours du narrateur et de Melchior dans Le Livre des mémoires.
S’il fallait déterminer une seconde prise sur l’œuvre de Nádas, dans ce numéro, ce serait donc logiquement cette manière de faire vivre la fonction poétique dans un étroit dialogue entre les arts. Il y a ici quelque chose qui relève de la foi, et sans doute cela fait-il de l’écrivain hongrois un héritier du romantisme. C’est du moins ce qui apparaît dans l’article de Nathalie Avignon, lequel, en partant de la filiation germanique autant que proustienne du Livre des mémoires, interroge le devenir de l’utopie qui consiste à rêver pour le roman d’une idéalité musicale, et l’intelligence particulière du temps que celle-ci lui confère. Le tropisme qui pousse Péter Nádas vers les autres arts nourrit en outre la qualité expérimentale de son écriture. Deux contributions consacrées à Chant de sirènes viennent en rendre compte. Celle d’András Kányádi imagine une série d’analogies musico-littéraires et picturo-littéraires qui explorent « les rapports que les mots entretiennent avec le son et l’image » — soit les sirènes et les satyres tels qu’ils sont pris dans une conception postmoderne des formes langagières. Flore Garcin-Marrou, pour finir, présente une proposition pédagogique originale qui a mobilisé des étudiants en études théâtrales autour de l’espace scénographique de la pièce. Les réalisations obtenues permettent de mesurer l’inventivité engagée et curieuse que la lecture de Péter Nádas peut susciter.
L’hyperprésence du corps et l’orientation trans-artistique semblent ouvrir deux portes d’entrée très différentes dans l’œuvre de Nádas. Pourtant elles ne s’ignorent pas l’une l’autre, et les dissocier reviendrait à manquer ce qu’il y a peut-être de plus inédit dans cet univers. Parce que les articles présentés ci-dessus témoignent des multiples modalités de cette rencontre, celle-ci traversera les quatrième et cinquième parties de ce numéro, l’une orientée par les thématiques du temps, de la mémoire et de l’histoire, l’autre déterminée par la singularité dramaturgique de Chant de sirènes. Au-delà donc de cette pluralité, un point de contact et un même paradoxe : corps, sexe, images et musique exposent les limites et les apories du langage, rappellent que la « vérité » de ce dernier flirte toujours dangereusement avec l’autorité et ses dérives totalitaires, cela dans une œuvre qui pourtant en magnifie les pouvoirs, renouvelle sa confiance dans la capacité créative du verbe et son espace d’inconditionnelle liberté.
Il faudrait plus d’un ouvrage pour circonvenir une œuvre qui marche sur les pas de Marcel Proust, de Robert Musil et de Thomas Mann. De Proust, elle retrouve l’insondable finesse psychologique, de Musil la profondeur philosophique, de Mann l’ironie et l’érotisme ; des trois, l’avidité qui fait naître une œuvre-monde, nourrie par ce même constat que déplore le narrateur du Livre des mémoires : « On ne peut dire qu’une seule chose à la fois, or je voulais tout raconter » [6] (Nádas, 1998, p. 545). Tout penser et tout dire de l’humain et du monde, démultiplier les espaces et les temporalités, dans un opus magnum complexe et réflexif, mais qui jamais n’épuise les plaisirs de la fabulation.
Imposante par sa taille et la masse de ses références, l’ambition de cette œuvre intimide mais la fascination le dispute à la crainte. De fait, il faut lire Péter Nádas parce que ses textes sont justement des fables, en vertu de quoi, malgré leur souveraine indifférence à toute pragmatique du récit (et les efforts exigés du lecteur qui se risque à les gravir), ils demeurent lisibles et s’offrent comme une ode magnifique aux pouvoirs de la fiction. Il faut lire Nádas parce que ce sont dans le même temps des textes pleinement littéraires, célébrant une fonction poétique à rebours d’une fausse simplicité calculée et paresseuse. Parce que ce sont des textes expérimentaux, qui jouent d’une subversion des attendus génériques, d’un délié stylistique où se coulent des phrases infinies, d’une construction vertigineuse, enfin, toutes d’enchâssements et de profondeur polyphonique. Parce que ce sont des textes spéculatifs, qui cherchent une élucidation de la vie des hommes dans de vastes enquêtes anthropologiques comme dans la pénétration intime des mouvements psychologiques les plus ténus. Parce que ce sont des textes radicaux, enfin, qui nous placent face à un inouï, troublent nos repères de lecture, lesquels, immanquablement, renvoient à ceux qui gouvernent notre saisie du monde et de l’humain ; en somme parce qu’ils ont le pouvoir de reconfigurer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Dans un monde soumis à l’immédiateté, « la littérature redonne au temps sa texture, l’épaissit, convoque les fantômes, ceux d’avant et ceux qui viennent, et cette conversation à laquelle toujours elle nous fait revenir demeure pleine d’espoir » (Augier, 2023, p. 23). Loin sans doute de « ce qui se lit » en France aujourd’hui, le monde intellectuel et sensible de Péter Nádas tient de cette littérature-là. Par leur ampleur, ces œuvres — et plus particulièrement les romans — exigent du lecteur qu’il s’installe dans un temps long, presque dans un hors-temps : c’est pourquoi leur lecture devrait combler toute personne attachée à l’expérience littéraire et capable de jouir de cette permutation du moi, de cette aliénation à la fable paradoxalement désaliénante en ce qu’elle inflige un formidable camouflet au temps social, et qui fait de la littérature, en somme, une dissidence.

Remerciements

Nous tenons à remercier Frédéric Sounac et Muriel Plana, dont les propos inauguraux, lors de la journée d’octobre 2016, ont nourri les lignes de cette introduction. Une dette d’une autre nature nous lie par ailleurs à l’Association franco-hongroise de Midi-Pyrénées (AFHMP) qui a soutenu financièrement l’entreprise de traduction réalisée pour ce volume.

Références

AUGIER Justine (2023), Croire. Sur les pouvoirs de la littérature, Arles, Actes Sud, coll. « Domaine français ».
BOLAÑO Roberto (2022), 2666 (2004), dans Œuvres complètes VI, traduit de l’espagnol (Chili) par Robert Amutio, Paris, Éditions de l’Olivier.
KIMMELMAN Michael (1er novembre 2007), « A Writer Who Always Sees History in the Present Tense », dans The New York Times, https://www.nytimes.com/2007/11/01/books/01nadas.html
NÁDAS Péter (1998), Le Livre des mémoires, traduit du hongrois par Georges Kassai, Paris, Plon, coll. « Feux croisés ».
NÁDAS Péter, Emlékiratok könyve (2012), Pécs, Jelenkor Kiadó (1re édition 1986).
SILVERBLATT Michael (14 février 2002), Entretien avec Susan Sontag diffusé sur KCRW dans l’émission Bookworm, https://www.kcrw.com/culture/shows/bookworm/susan-sontag-1

Table des matières


[1Ces mots, qui figurent en quatrième de couverture de l’édition française du roman, viennent traduire une expression rapportée dans un article du New York Times consacré à Péter Nádas (Kimmelman, 2007). Ils reprennent peu ou prou les propos tenus par Susan Sontag au micro de Michael Silverblatt, dans un épisode de l’émission Bookworm diffusée en 2002 sur KCRW, radio publique californienne.

[2Nous proposons une bibliographie complète des œuvres traduites en français à la suite de cet avant-propos.

[3La thèse de doctorat de Floriane Rascle (« Écritures dramatiques et romanesques des XXe et XXIe siècles à l’épreuve des arts non verbaux. Modèles et dispositifs », Université Sorbonne Paris Cité, 2016), constitue à ce jour l’étude la plus complète de l’œuvre de Péter Nádas, pensée aux côtés de celles de Lawrence Durell, Marguerite Duras et Elfriede Jelinek.

[4Précisons que la journée de rencontre avec Péter Nádas s’inscrivait dans la continuité du séminaire de recherche « Esthétique et politique du trouble : corps, identités, sexualités » (2014-2016) mené dans le cadre du programme « Approches esthétiques et politiques du corps » du Laboratoire Lettres, Langages et Arts (LLA CREATIS).

[5On ne saurait trop recommander de privilégier en français la première édition de l’ouvrage chez L’Esprit des péninsules. Malheureusement épuisée, elle restitue pourtant magnifiquement le dialogue subtil entre le texte et les photographies. La toute récente réédition de l’ouvrage aux éditions Noir sur Blanc se contente du texte, regrettable amputation qui prive à notre avis l’œuvre de sa richesse singulière.

[6« Csak valamit lehet elmondani, s én egyszerre mindent, az égészet szerettem volna elmondani  » (Nádas, 2012, második kötet, p. 173).